Si vous êtes agacés quand, en France, les petits roms viennent vous quémander des trucs au feu rouge, préparez-vous à un tout autre niveau ici. La vente dans la rue, faites par des quidams en tout genre, est une pratique bien établie. Et comme les bouchons sont fréquents, ils viennent vous voir pour vous vendre à peu près tout et n'importe quoi.
En vrac, nous avons pu croiser :
2 jeunes qui nous vendaient des CD des dernières nouveautés françaises : Céline Dion, Phil Collins, Francis Cabrel (François Gabriel, qu'il disait). Quand on lui a demandé un roux pour les jeunes, il nous a sorti Frédéric François. La politesse demande toujours d'écouter, de discuter un peu, de dire merci, même si on n'achète rien. Même si on a envie de gentiment rigoler.
Des vendeurs de coques de téléphones portables, selfie-stick et autres accessoires
Les vendeurs officiels d'un opérateur téléphonique très répandu ici. Ils te sautent dessus, dernier smartphone en date à la main, te le marchandent, te proposent le forfait. Sans aucun terminal informatique, j'ignore complètement comment ils gèrent l'inscription depuis la rue. On les reconnaît à leur veste fluo de type sécurité routière. Imaginez les gars de SFR en France faire pareil aux péages. C'est assez marrant.
Les vendeurs de bouffe. Ils s'installent le long de la rue, viennent te proposer leurs fruits et légumes fraîchement cueillis (normalement). Ceux qui cuisent des choses allument leur brasero à même le sol. On s'arrête, on prend une brochette, si on est habitué ou qu'on est courageux. Du point de vue du visiteur européen, l'hygiène douteuse est assez dissuasive. Le vendeur de poissons et fruits de mer qui garde depuis le matin ses produits dans des bacs à glace, le tout entouré de nuées de mouches, ça ne donne quand même pas trop envie. Le truc est en fait de s'y fournir juste quand les arrivages sont rentrés, c'est à dire le matin ou en fin de journée.
Ci-dessous : quelques aspects des rues d'Abidjan, entre constructions françaises récentes et rues pauvres, voitures modernes et coutumes ancestrales. Lieux de contraste absolu.
Des vendeurs de meubles. Alors là j'ai été soufflé. Le long de la lagune, j'aperçois soudainement ce qui m'a fait penser à des bars lounge un peu hype. Mais posé au milieu de friches, c'était assez déroutant. Surtout sans bar à proximité. François m'explique que c'est le coin des ébénistes qui viennent vendre leurs meubles faits mains. En s'approchant, je constate que ce sont de très beaux objets, souvent assez modernes, bien finis, qui n'ont rien à envier au design d'un certain vendeur finlandais. François m'expliquera que l'ensemble des meubles qu'il a chez lui ont été commandés et fabriqués ici, par des artisans locaux. Je trouve ça super classe.
Et vous ?
C'est vrai que l'aspect bordélique de l'ensemble paraît vraiment repoussant pour qui n'a pas l'habitude. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'essaie d'aborder tout ce que je vois ici avec une honnête ignorance, quitte à passer pour un idiot. Comme dans tout ce que j'ai pu voir depuis mon arrivée, l'ambiance joyeuse qui règne sur tout ça te permet de vraiment comprendre ce que ce pays a d'attractif. François y est allé en traînant les pieds la première en 1995, et depuis il y est toujours resté attaché. J'essaie de comprendre cette sensation qui m'a toujours intrigué. La meilleure approche est de tout découvrir sans aucun préjugé. Étant humain, j'en ai forcément quelques-uns, et essaie toujours d'aller au-delà. Et puis quelque soit l'état de ce qu'on découvre, les Ivoiriens sont tous tellement sympa qu'on passe vite outre les apparences. Dans un pays moins chaleureux, j'aurai sûrement perçu les choses très différemment.
A noter quand même : on a eu beau faire les courses au supermarché à l'européenne, y prendre de la viande française qui coûte la peau des fesses, on a découvert une fois rentré qu'elle était passée et immangeable. Côté chaîne du froid, il y a encore quelques progrès à faire :-)
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